- ÉLECTROCHOC
- ÉLECTROCHOCÉLECTROCHOCConvulsivothérapie électrique. Le mot et la technique qu’il désigne ont été inventés en 1938 par U. Cerletti (1877-1963) et L. Bini, qui s’appuyaient sur un prétendu antagonisme entre l’épilepsie et la schizophrénie. Avec un appareil, qui n’a guère été modifié depuis lors et que J. Rondepierre introduisit en France en 1941, on fait passer d’une tempe à l’autre un courant alternatif sinusoïdal de 110 volts sous moins de 250 milliampères et pendant quelques dixièmes de seconde; on provoque, après la perte de conscience et le spasme qui correspondent au passage du courant, une crise de grand mal épileptique complète. Si l’on a soin d’éliminer quelques contre-indications, surtout cardiaques, et de prendre les précautions usuelles concernant l’épileptique, on peut dire que la méthode est sans risque. Cependant, depuis quinze ans, on a cherché à en atténuer les conséquences déplaisantes et de réduire fortement les convulsions en l’associant à l’administration de narcotiques (électronarcose) et à une curarisation. Une autre façon de réduire le choc est la pratique de l’«électrochoc unilatéral» (Impastato et Pacella, 1952, et surtout Lancaster, 1957).Regardé comme un substitut (et un progrès par rapport à ces méthodes) de l’insulinothérapie et de la cardiazolthérapie, l’électrochoc fut d’abord appliqué à des formes très diverses de psychoses, schizophréniques ou non; mais on considéra très tôt que sa meilleure indication était la mélancolie. Avec l’extension des médicaments neuroleptiques dans les années 1950, ainsi qu’à la suite des critiques très vives de certains psychiatres dénonçant la dimension sadique de ce genre de traitement, on tendit à l’abandonner. Aujourd’hui, ses indications se sont précisées: la méthode s’applique avant tout à la mélancolie, en particulier à des formes de celle-ci qui sont peu sensibles ou rebelles aux neuroleptiques, ou dans les cas où les thymoanaleptiques seraient dangereux (pour les vieillards notamment). On l’utilise encore dans la catatonie agitée, pour des formes très graves de névrose obsessionnelle et pour certains cas d’anorexie mentale. Son mécanisme d’action est absolument inconnu, bien que de multiples théories aient été proposées sur ce sujet.• 1938; de électro- et choc♦ Procédé de traitement psychiatrique consistant à provoquer une perte de conscience, suivie de convulsions, par le bref passage d'un courant alternatif à travers la boîte crânienne (⇒ sismothérapie). « On a dû me mettre la camisole de force. — On t'a fait des électro-chocs ? » (Beauvoir). — Fig. Violente secousse psychologique.électrochocn. m. Procédé thérapeutique, utilisé parfois encore en psychiatrie (pour traiter la schizophrénie, les états dépressifs, confusionnels, etc.), qui consiste à provoquer artificiellement une crise épileptique, par le passage d'un courant alternatif à travers la boîte crânienne.⇒ÉLECTRO(-)CHOC, (ÉLECTROCHOC, ÉLECTRO-CHOC), subst. masc.Choc provoqué par le passage très bref d'un courant électrique dans l'encéphale, utilisé pour le traitement de certaines maladies mentales. S'il est tordu, qu'on lui administre quelques bons électro-chocs, et qu'il cesse de nous casser les pieds (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 272). Les électrochocs ne seront employés qu'avec une extrême prudence, en raison des traumatismes qu'ils provoquent (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 590).Prononc. et Orth. :[
]. Cf. électro-. Étymol. et Hist. 1940 (A. PLICHET, Le Traitement des affections par les crises convulsives électriques ds Presse méd., n° 91/9, p. 957). Composé de l'élément préf. électro- et du subst. choc cf. 1944 l'angl. electroshock ds NED Suppl.2 Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 71.
électrochoc [elɛktʀoʃɔk] n. m.ÉTYM. 1938; de électro-, et choc.❖♦ Méd. et cour. Procédé de traitement psychiatrique consistant à provoquer une perte de conscience, suivie de convulsions, par le passage d'un courant alternatif à travers la boîte crânienne. ⇒ Convulsivothérapie.0 L'électro-choc est une épilepsie électrique expérimentale, appliquée par Cerletti au traitement des maladies mentales. Il entraîne d'une part des modifications psychologiques de l'humeur et de la conscience (…) d'autre part des modifications biologiques, neuro-végétatives et humorales, que nous avons individualisées avec A. Soulairac sous le nom de syndrome neuro-humoral de l'électro-choc (1943).Jean Delay, Introd. à la médecine psychosomatique, Notes et observations, p. 62.
Encyclopédie Universelle. 2012.